ANNEES 50

Les balbutiements

1954 Le premier car de reportage de la TSR. ©TSR
1954 Le premier car de reportage de la TSR. ©TSR

Tout à inventer…

Lancée officiellement le 1er novembre 1954, la TV romande travaille d'abord dans le minuscule studio de Mon Repos et avec un car de reportage au centre TV mobile « provisoire » de Lausanne. En juin 1955, un vrai studio de 400m2 est aménagé à Radio-Genève pour le centre TV fixe « provisoire » de Genève. En mars 1955, l'émetteur de la Dôle est enfin mis en service et les équipes TSR se professionnalisent.

Tout est à inventer, à créer et à découvrir. Certains soirs le public s'agglutine dans les bistrots ou devant les vitrines des radio-électriciens pour suivre les émissions de l'unique chaîne visible. C'est le temps du 'tout en direct', des reportages avec le car jusqu'aux émissions théâtrales hebdomadaires en studio. Les réalisateurs sont les funambules du 'live' jusqu'à l'apparition du kinescope en 1958.

Demandez le programme…

Ces trois premiers réalisateurs : André Béart, Jean-Claude Diserens et Jean-Jacques Lagrange (rejoints plus tard par une dizaine d'autres) décident avec Frank Tappolet, le directeur des programmes, des émissions à faire. La réunion hebdomadaire a lieu le mardi, car c'est le jour de relâche. Chacun propose les sujets qu'il a envie de tourner, les dramatiques qu'il a envie de réaliser ou les transmissions avec le car en profitant des artistes et spectacles de passage. Frank Tappolet exige chaque jour une émission originale et il complète son programme avec des achats et de fréquents échanges d'émissions avec la télévision suisse alémanique à Zurich.

L'incroyable dénouement…

Une double incertitude politique domine cette période: la continuation de la rivalité Genève-Lausanne pour le siège définitif de la TV romande et, en 1957, le refus par le peuple suisse d'une loi radio-tv, ce qui pourrait mettre fin à l'expérience TV en Suisse. Il n'en fut rien… heureusement! Dès 1958, sous la direction de René Schenker devenu directeur des programmes, c'est le développement de grandes émissions (dramatiques, variétés, ballets) en studio, des essais pour créer un magazine qui aboutiront à Continents sans visa et d'une politique de conquête du public dans un environnement politique où se mêlent indifférence et hostilité.