ANNEES 80

La décennie de la vidéo légère

1977 : Premier essai d'une fiction en vidéo-légère : "Le taureau des sables". ©TSR
1977 : Premier essai d'une fiction en vidéo-légère : "Le taureau des sables". ©TSR

Modernité

C'est la décennie de la révolution électronique de l'ENG (Electronic News Gathering) ou plus largement de la vidéo légère qui s'impose non seulement pour l'actualité mais aussi pour le documentaire. Car être toujours à la pointe de la recherche reste l'élément essentiel de la survie de la TSR dans le paysage médiatique. Elle s'équipe donc en vidéo légère et forme les techniciens et les réalisateurs.

Ces bouleversements provoquent des réactions entre partisans du film et de la vidéo, qui s'affrontent à l'interne dans une lutte idéologique digne des classiques et modernes! La TSR met rapidement en place un réseau de points d'injection qui vont donner souplesse et gain de temps pour la couverture de l'actualité régionale.

Malgré la concurrence toujours plus grande des chaînes françaises, dont certaines sont privatisées, la TSR sauve ses parts de marché, notamment grâce à Guillaume Chenevière, devenu directeur des programmes après le décès de Jean Dumur en 1986. A l'écoute des téléspectateurs, Chenevière professionnalise et modernise la conception des grilles de programme. L'information locale, régionale, nationale et internationale est mieux assurée avec le transfert de la rédaction romande du TJ de Zurich à Genève en 1982 et avec l'importance grandissante du département de l'information, de ses nombreux magazines, documentaires et émissions spéciales et dirigé successivement par Jean Dumur, Claude Torracinta, puis Claude Smadja. De beaux succès aussi dans le domaine du divertissement avec des coproductions comme l'inoubliable «Course autour du monde».

Hollywood sur Léman…

Une nouvelle énergie vient du département fiction où Raymond Vouillamoz succède à Maurice Huelin. Mettant à profit les réseaux parisiens patiemment mis en place par son prédécesseur, Vouillamoz lance une production régulière de téléfilms originaux et traitant souvent de problèmes contemporains permettant une identification pour les spectateurs suisses. Les équipes de tournage fictions TSR deviennent très professionnelles et sont enviées par nos collègues français. De «Mérette» à «Visa pour nulle part», de «Zarka : le ciel et le feu» à «L'enfant bleu», ou encore «Vivre ici»,« Le rapt», «Adam et Eve», ce sont près de sept à neuf téléfilms qui sont tournés chaque année en coproduction avec la France. Quand Vouillamoz quitte la Suisse pour Paris, son poste est repris par Alain Bloch, qui assure avec succès la continuité dynamique des coproductions.