ANNEES 90

L'informatique bouleverse tout

2005 : La régie du Studio 4. ©TSR
2005 : La régie du Studio 4. ©TSR

Des souris et des hommes…

La décennie est celle des bouleversements apportés par l'informatique tant dans la gestion que dans la création. Il faut convaincre les réalisateurs de s'y mettre et résoudre les nouveaux problèmes entre administration et créatifs. Le service de formation fait un énorme effort pour aider les collaborateurs à rester à niveau et soutient toutes les demandes pour avancer rapidement vers les nouveaux moyens techniques de montage virtuel qui voient les professionnels du montage d'abord très réticents à abandonner la manipulation concrète de la pellicule film pour une virtualité dont ils ne saisissent pas encore toutes les potentialités. En 1992 déjà, un premier essai de montage virtuel pour un téléfilm est effectué. Très vite après, la conversion sur ces nouveaux outils de travail sera mise en place avec un énorme effort de formation pour les monteurs et autres techniciens. C'est ainsi que la TSR peut rester au contact des meilleurs.

Concurrence

L'autre bouleversement technique qui menace cette fois le programme est l'extension rapide de la télévision par câble. En quelques années la Suisse va être câblée à 80%, apportant dans les foyers un choix de 20 à 40 programmes différents. Terrible concurrence pour une petite station comme la TSR, qui couvre un bassin de population d'un million et demi d'habitants et dispose d un budget dix fois inférieur aux chaînes françaises! La TSR doit défendre âprement ses parts de marché. Elle y parviendra grâce à la politique de proximité et de souplesse dans la grille des programmes mise en place par Raymond Vouillamoz, revenu de Paris comme directeur des programmes. Il profitera de la création d'une seconde chaîne d'abord prévue pour le sport, mais qu'il utilise comme une carte alternative d'émissions pour atteindre des publics parallèles. Car le temps n'est plus à la conception d'un public unique. La multiplication des chaînes spécialisées a fait éclater ce public en autant de centres d'intérêt que la TV en propose.

Si l'on ajoute à cela le retour en force du documentaire, un genre que la TSR, contrairement à ses concurrentes, n'a jamais abandonné, dans lequel ses équipes excellent depuis la naissance de «Continents sans visa», il y a 40 ans, et que Claude Torracinta a porté à un haut niveau d'exigence à «Temps Présent», sachant s'adapter aux intérêts du public romand par une place prépondérante donnée aux sujets suisses, on comprend mieux la capacité de résistance de la TSR.